
Je suis un jour tombé amoureux d'une
Jaguar XJS, qui passait parfois sous ma fenêtre dans une rue d'Hampstead, Londres. J'avais, en ce temps là, des revenus dont je ne peux aujourd'hui que rêver, et je voulais absolument acquérir ce carrosse pour la frime et pour le statut social qu'il m'apporterait. J'étais relativement à l'aise financièrement, mais pas au point de mettre £40 000 dans une voiture neuve. Aussi avais-je entrepris, un matin de février, d'aller à une vente de voitures d'occasions, pour tenter de m'en dégoter une de 9 ou 10 ans d'âge pour moins de £3000 (3525 €)... car en dépit de leur pouvoir de séduction, les Jaguars se dépréciaient de façon vertigineuse, à cause de leur manque de fiabilité et du coût énorme de leur entretien. Il en va de même pour les belles femmes, penseront certains hommes... pensée rétrograde à laquelle je n'adhère pas, vous vous en doutez.
C'était la première fois que j'assistais à une vente aux enchères. La salle était froide et humide et pleine de gens du peuple, venus faire de petites affaires. Parmi les voitures mises en vente se trouvait non pas une XJS, mais une Daimler dont je ne me souviens plus du modèle exact. Elle était blanche et son intérieur fait de noyer et de cuir rouge respirait le luxe et le confort. Mise en vente à £1500, je jetais tout mon dévolu dessus. Quand ce fut son tour d'être mise sous le marteau, j'étais fin près, mais les enchères montèrent jusqu'à £8000 sans que j'eusse le temps de lever un doigt. J'avais à faire à des pros qui connaissaient la valeur des choses. Je retournais chez moi en fin de journée sans une clé de contact dans les poches, mais avec mon pécule intact.
L'Hôtel des Ventes au 9 rue BodinPris de raison, j'abandonnais peu de temps après l'idée de m'offrir une Jaguar et ne mis plus jamais les pieds dans une salle de vente... jusqu'à la semaine dernière, mercredi 19 novembre où, à l'Hôtel des Ventes de Périgueux, on vendait au profit des « Restos du Cœur », les peintures qui avaient été exposées au sous-sol du théâtre, durant le Salon du Livre Gourmand [
voir le billet au sujet du Salon ]. Comme autrefois, je fus surpris par la rapidité à laquelle se faisaient les enchères. Ceci était dû en partie, au fait que beaucoup des peintures soulevèrent peu d'intérêt et restèrent donc invendues. À trois ou quatre reprises, le commissaire-priseur baissa (après en avoir reçu la demande des artistes même) le prix d'estimation et commença les enchères à 50 € afin de susciter un peu plus d'enthousiasme parmi les acheteurs, mais cela n'eut pas toujours l'effet positif recherché. Alors qu'une de ses œuvres bradées n'avait rien rapporté,
Me Bertrand Miallon dit, non sans une touche d'humour, en déclarant le tableau
invendu : « ce n'est décidément pas qu'une question de prix... » On sait à quoi il faisait allusion.

Intérieur de la salle des ventes
Vente du portrait de Marcel Pajot. Me Bertrand Miallon, commissaire-priseur était responsable des ventes ce jour làDes 39 œuvres misent en vente, seules 25 ont trouvé acheteurs et pour la plus grande part, le prix a eu bien du mal à s'élever au dessus des 100 € de l'estimation. Seules trois œuvres ont atteint 250 € ou plus. J'ai mis ici leurs photos et celles de deux des peintres. Elles faisaient partie des œuvres que je préférais, et celles de
Marcel Pajot et de
Christian Panissaud me plaisaient particulièrement. J'aimais beaucoup aussi dans son cadre noir, un dessin drôle et merveilleusement exécuté par
Philippe Demeillier, un artiste que je ne connais pas.
Christian Panissaud à gauche avec Marcel PajotJ'étais désolé de voir qu'il n'y avait aucune cérémonie faite autour de l'enchère. Seul le poster de Coluche accolé au bureau du commissaire-priseur montrait qu'une partie du profit des ventes (50% je crois) irait au « Restos du Cœur ». L'ambiance était si fade que seules se sont vendues les peintures qui, en temps normal, intéressent les investisseurs. Peu de gens renchérirent pour des raisons humanitaires. Sans doute, et ce n'est que mon avis, la vente aurait dû avoir lieu le dernier samedi du Salon du Livre Gourmand dans la salle où les chefs faisaient leurs démonstrations, lorsqu'il y venait encore beaucoup de monde. La recette (sans mauvais jeu de mots) aurait sans doute été supérieure à celle de mercredi (moins de 4200 € d'après mes calculs), car l'atmosphère aurait été plus propice à des ventes influées par le cœur et moins par l'intérêt.
Un Pajot rapporte la plus grosse enchère
Marcel Pajot - Danses Hongroises, acrylique sur carton plume 40x40cm : 950 €Selon les informations fournies par Marcel Pajot au sujet de son portrait : « Il s'agit d'une œuvre (technique mixte) sur papier, 60 x 60 cm, de format peint 40 x 40 cm. Ces précisions un peu techniques ne sont pas sans importance, car ce sont elles qui permettent aux amateurs de se faire une opinion sur la pertinence d'un achat et le plus ou moins bon résultat d'une vente. Dans le cas précis, poursuit-il, le résultat est satisfaisant et d'autant plus gratifiant que la moitié du produit de la vente est versée aux « Restos du Cœur ». »
Et maintenant, voici les deux tableaux qui ont rapporté 250 € ou plus :

[1][2] Les œuvres de Stephane Spittael et de Christian Panissaud au cours de la vente

[1] Stephane Spittael : 260 € [2] Christian Panissaud : 250 €

« Les Pique-niques du Chœur » est édité par l'Association ARKA et « L'Ensemble Vocal de Périgueux ». 80 pages, les portraits de tous les protagonistes et une quarantaine de reproductions des œuvres. On le trouve dans toutes les librairies de Périgueux et d'ailleurs aussi, sans doute.

Je remercie Marcel Pajot qui m'a signalé l'existence du recueil de recettes de pique-nique édité à l'initiative des membres de « L'Ensemble Vocal de Périgueux ».
Notez qu'il m'a envoyé une photo du recueil ouvert sur la page d'un autre peintre que lui ; plutôt galant de sa part, non ?
Le principe :
- demander à chaque choriste de « l'Ensemble Vocal » de présenter une recette de pique-nique
- associer cette recette à une composition musicale connue
- demander à un artiste, peintre ou photographe, d'accompagner le tout d'une œuvre originale, avec trois contraintes : travailler sur un format carré, s'inspirer, très librement, soit de la recette, soit du motif musical et accepter la vente de son œuvre dont la moitié au profit des Restos de Cœur
- regrouper le tout dans un livre
- vendre les œuvres aux enchères

Christian Panissaud m'a informé qu'il venait d'envoyer cette étonnante aquarelle d'une
Norton au phare allumé à Bercy, pour une exposition qui rassemble des artistes français amateurs ou bien professionnels qui sont rattachés aux administrations financières.
Lien vers un autre billet de Periblog au sujet de Christian Panissaud.
Quelques œuvres qui méritaient qu'on s'y attarde

[1] Le dessin de Philippe Demeillier : 100 € [2] Sylvie Weber : invendu

[1]Bernard Lecru dit Bern's : 100 € [2] Yakinikou : 190 €

[1] Daniel Faure : 100 € [2] Evelyne Gautron-Jaffrain : ?

[1] Dominique Cour : 200 € [2] Brigitte Mathieu : invendu
![[1] Gérard St Cricq [2] Jean-Paul Mesnart](http://www.periblog.fr/uploaded_images/Gerard-St-Cricq-Jean-Paul-Mesnart-dit-Papo-738816.jpg)
[1] Gérard St Cricq : 100 € [2] Jean-Paul Mesnart dit Papo : 100 €
Hôtel des Ventes de Périgueux
9, rue Bodin
24000 Périgueux
Tel : 05 53 08 60 84
Fax : 05 53 07 45 32
La 22e édition du Téléthon 2008 à Périgueux
Marcel Pajot profite de cette occasion pour nous rappeler que la « Société des Beaux-Arts » participera au prochain Téléthon, le vendredi 5 et samedi 6 décembre, avec sa traditionnelle opération (dont il avoue avoir été l'initiateur) « Mille croquis pour un grand dessein » : réaliser sur place (à l'
Odyssée) le plus possible de dessins et croquis dont le produit de la vente, au même endroit, sera INTÉGRALEMENT reversé au Téléthon (plus de 3000 € l'an dernier).
Voici ce qu'il en dit : « La performance se déroulera pendant toute la durée des manifestations organisées au Théâtre l'Odyssée, donc le vendredi de 18 h jusqu'à la fermeture ( 21 h ?) et le samedi de 10 h à 19 h. Remise du « butin », soit l'intégralité du bénéfice des ventes, à 19 h. Chaque artiste ne sera peut-être pas présent en permanence mais il y aura constamment des peintres et dessinateurs au travail.
A noter que l'intérêt de la performance est de vendre, certes, mais c'est surtout de produire le plus possible d'œuvres (généralement des croquis rapides) pour satisfaire la demande du public pendant la durée de la fête, sachant que les prix pratiqués pour la circonstance (de 20 à 150 €) sont bien inférieurs aux prix habituels.
Les artistes seront installés dans le hall du théâtre sous la banderole de la Société des Beaux-Arts du Périgord « MILLES CROQUIS POUR UN GRAND DESSEIN ». »
Renseignements au
Centre Information Jeunesse11, place du Coderc
24000 Périgueux
Tel : 05 53 53 52 81
Email :
cij@perigueux.frVoila... Qu'on se le dise !
[ Note : si vous voulez me signaler des erreurs ou apporter des précisions, merci de le faire ici. ]Libellés : art, artistes, Christian-Panissaud, Marcel Nino Pajot
Quel magnifique reportage, original et soigné. L
De belles trouvailles, j'aime beaucoup la peinture de Bérénice.
Triste réalité,
Tatayet est une marionnette manipulé par un ventriloque !!
Quel naïf j'étais ...
Bonser Lo René de lo long de l'aiga,
Tes sculptures sont magnifiques et c'est peu dire.
Chercher ne signifie rien en sculpture. ce qui compte, c'est trouver. Cette déviation de Pablo Picasso te sied merveilleusement.
Amistats de La Martinha.
Sergi Faugiera
Mince, je l'ai raté ! Dommage, j'aime assez cette manifestation des arts. L'année prochaine maintenant .
J'aime beaucoup ce que fait Marco Di métal. J'avais mis des photos de ses oeuvres sur mon blog .
Bonne journée William et merci pour ton petit mot sur mes souvenirs d'enfance si chers à mon coeur !
C'est toujours une expérience agréable la découverte de ces expos on y admire de nombreux talents,de nouvelles façons d'exprimer des sensibilités et des émotions,on évolue au coeur des couleurs et des formes,passant d'un univers à un autre.Merci will pour cette jolie balade
véro
Pur moment de bonheur avec Tatayet et son maître ; cela fait du bien de rajeunir par le rire !