Quand j'avais seize ans, je me souviens, je disais à qui voulait m'entendre que j'étais mûr...
imbu de cette conviction, je pensais pouvoir prétendre à une vie d'aventurier : tailler avec un canif mes marques tout au long d'un parcourt sinueux et jonché de pierres traîtresses, mais vivre des instants fabuleux, de ceux qui restent imprégnés dans la mémoire ; la vie comme certain d'entre nous la rêve !
D'un saut, j'ai chaussé mes pataugas et mis mon canif dans la poche pour m'enfuir vers l'inconnu ; mais faire le grand pas et embarquer tel
Lord Jim sur les mers chaudes, exige une belle dose de confiance en soi et une énorme détermination. Parce que j'étais vraisemblablement dépourvu de ses attributs, mes pas se sont arrêté là où les vagues de la Manche venaient se denteler et s'enfoncer dans le sable ; puis au bout de quelques nuits chaudes passées dans les granges de paille et froides dans les dunes de sable, je retournais, sale et piteux, me réfugier dans le cocon familial. Ma mère riait. Neuf ans plus tard, l'envie de partir me reprenait...
© Nicolas LuxLorsque j'ai rencontré
Nicolas Lux (ça ne s'invente pas), je suis tombé en arrêt devant ce qu'il avait déjà accompli et les projets qu'il se promettait de réaliser dans les années à venir. Son départ en solitaire, à l'âge de dix-sept ans pour se rendre dans la ville de
Prague, avant que les cohortes de touristes n'encombrent le
pont Charles, représente le pas que je n'ai personnellement pas osé franchir.
Le fait qu'il soit parti parce qu'il éprouvait une passion naissante pour tout ce qui se rapportait à l'Europe de l'est, ajoute encore plus de valeur à son aventure. Au siècle dernier, quand il restait encore des choses à découvrir, on pouvait voyager avec le seul but de les chercher, mais maintenant que sur notre terre, il n'y a pas ou peu de pierre qui n'ait été retournée, il vaut mieux partir avec des intentions bien définies en tête ? Nicolas l'a compris.
Dans sa tête bien faite, Nicolas Lux, le billet de train en poche, élabore, structure et forme ses projets d'écriture, de reportages photographique, de matériel éducatif, de spectacles de théâtre, j'en passe, mais se sont là les meilleurs... il est engagé socialement et son désir d'aider les jeunes à comprendre les institutions européennes me remplit d'admiration. C'est un sujet important, mais tellement sérieux... ce qui est le plus frappant chez lui, c'est sa maturité et l'étendue de ses engagements ; on le sent promis à un grand destin.
© Nicolas Lux
© Nicolas LuxNicolas Lux expose ses photos au bar à vin le Cercle, 3 rue l'Éguillerie à Périgueux, pour quelques semaines encore.
Libellés : art, artistes, Le Cercle Perigueux, Les-People-sur-le-Journal-du-Perigord, Nicolas Lux, photographie