L'éternelle chanson publié le dimanche 14 février 2010

En un jour comme celui-ci, un peu trop commercialisé — c'est dans l'air du temps —, je publie ce poème de Rosemonde Gérard dans lequel vous reconnaîtrez au moins quelques strophes. Il est pour nous tous, que nous vivions en ce moment même une relation amoureuse ou que nous en regrettions une qu'il nous est impossible d'oublier. Bon dimanche et bon Saint Valentin à toutes et à tous.

L'éternelle chanson


Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
Comme le renouveau mettra nos cœurs en fête,
Nous nous croirons encore de jeunes amoureux,
Et je te sourirai tout en branlant la tête,
Et nous ferons un couple adorable de vieux.
Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec de petits yeux attendris et brillants,
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.

Sur notre banc ami, tout verdâtre de mousse,
Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer,
Nous aurons une joie attendrie et très douce,
La phrase finissant toujours par un baiser.
Combien de fois jadis j'ai pu dire " Je t'aime " ?
Alors avec grand soin nous le recompterons.
Nous nous ressouviendrons de mille choses, même
De petits riens exquis dont nous radoterons.
Un rayon descendra, d'une caresse douce,
Parmi nos cheveux blancs, tout rose, se poser,
Quand sur notre vieux banc tout verdâtre de mousse,
Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer.

Un vieux couple. Photo par François Berton, Paris
Avec l'aimable autorisation de François Berton
Et comme chaque jour je t'aime davantage,
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain,
Qu'importeront alors les rides du visage ?
Mon amour se fera plus grave - et serein.
Songe que tous les jours des souvenirs s'entassent,
Mes souvenirs à moi seront aussi les tiens.
Ces communs souvenirs toujours plus nous enlacent
Et sans cesse entre nous tissent d'autres liens.
C'est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l'âge,
Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main
Car vois-tu chaque jour je t'aime davantage,
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain.

Et de ce cher amour qui passe comme un rêve,
Je veux tout conserver dans le fond de mon coeur,
Retenir s'il se peut l'impression trop brève
Pour la ressavourer plus tard avec lenteur.
J'enfouis tout ce qui vient de lui comme un avare,
Thésaurisant avec ardeur pour mes vieux jours ;
Je serai riche alors d'une richesse rare
J'aurai gardé tout l'or de mes jeunes amours !
Ainsi de ce passé de bonheur qui s'achève,
Ma mémoire parfois me rendra la douceur ;
Et de ce cher amour qui passe comme un rêve
J'aurai tout conservé dans le fond de mon coeur.

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
Comme le renouveau mettra nos cœurs en fête,
Nous nous croirons encore aux jours heureux d'antan,
Et je te sourirai tout en branlant la tête
Et tu me parleras d'amour en chevrotant.
Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec de petits yeux attendris et brillants,
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.


Rosemonde Gérard (Louise-Rose-Étiennette Gérard, femme d'Edmond Rostand l'auteur de Cyrano de Bergerac)


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Printemps des poetes - Toi mon tout publié le jeudi 12 mars 2009





Toi, mon Tout


Mon Émilie sans qui je ne puis être moi;
Ma fée, donc mon bienfait, et mon plus noble émoi
Palpitant, je survis, et, d'amour affamé;
Déguste avec respect ce qui, en Toi femme est,
Chauffe mon cœur transi, toi, mon toit, mon tout,
Ma fleur de paradis, mes îles Touamotou.



Jean-Claude Thaury pour R. E. V. Périgueux, samedi 7 mars 2009




Jean-Claude Thaury devant le café de la PlaceÀ la suite du décès d'une dame près de la place du Marché au Bois, la semaine dernière, j'ai fait brièvement référence à mon vieux monsieur (qui n'est pas si vieux que cela d'ailleurs).

Samedi je l'ai aperçu tête nue, assis à une table du café de la Place, griffonnant et raturant quelques mots sur un morceau de papier.

Quand il eut terminé, il me laissa lire son sixain. Je me suis aperçu qu'on pouvait être un vieux monsieur et néanmoins abriter un cœur aussi romantique et aimant que celui d'un tout jeune homme. Incorrigible sentimental, je lui ai rendu son papier la larme à l'œil.

[ Note de la rédaction  : Jean-Claude Thaury est décédé des suites d'une maladie fin 2009 ]


© photo de Tuamutu (anciennement appelée Touamotou) provenant de la galerie de Mathetdjam sur flickr

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Commentaire de Blogger Karine , le 12 mars 2009 09:57  

merci pour ce billet, plein de charme, de douceur et de poesie. Très jolie bouffée d'air pur !

La belle epistoliere de Maurice Melliet publié le mercredi 11 juin 2008

Il faudrait être un sociopathe pour ne jamais avoir en soi de beaux sentiments pour son prochain...
Maurice Melliet est un sentimental (et un poète) au cœur grand comme notre cathédrale. Lui qui a toujours cherché à panser les égratignés de la vie, rend aujourd'hui hommage, avec « l'Épistolière », aux femmes dont les écrits l'ont enchanté.

L'Épistolière

Cette femme qui par l’envie
de me d’écrire à chaque pas
m’avait entrainé jusqu’à l’asile du poète
sur cette butte au jardin de Marqueyssac.

En bas, La Roque-Gageac promenait ses gabarres
pleine de robes légères et d’ombre solaire.
Au-delà, Domme nous narguait de toute sa hauteur,
là, où Jacquou ne savait plus s’il était à sa place…
En passant près du siège du pape nous y avons fait halte
afin de reposer quelques conditions
tellement palpitantes que nos cœurs
s’embrasèrent le temps que ce feu intérieur se calme !

La promenade s’habillait d’enfantillage qui riait
dans ce labyrinthe vert en égratignant
les boules de buis au son de cris turbulents !

L’approche du belvédère nous fit découvrir
cette vallée restée presque vierge…
un peu comme elle, il y a 20 ans !

L’écriture encore craintive,
elle commença sa leçon de poésie
par des mots empruntés à l’amour
pour en arriver à tutoyer mon cœur
et emprunter ma main
sur son genou dénudé par le vent.

En revenant par ce chemin déjà tracé dans nos cœurs,
nous prirent les oiseaux comme témoins en sifflant
l’air qu’elle aimant tant que j’en fit une chanson.

L’instant d’écrire à deux mains
arriva si vite que l’encre ne quitta nos doigts
que tard dans la nuit en relisant nos sentiments
recouverts d’un drap de soie sauvage…

Aujourd’hui, elle ne pose plus jamais sa plume
auprès de mon dernier livre au risque
de le rendre jaloux de sa belle écriture d’épistolière…

Maurice Melliet   Périgueux, lundi 2 juin 2008 á 19h02

© photo des buis de Marqueyssac - Maurice Melliet

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Commentaire de Blogger Brigitte , le 12 juin 2008 10:44  

Très bel hommage ! Très beau texte où la musique des mots s'enchaînent comme une mélodie qu'on ne se lasse pas d'écouter...Bravo ! Par les temps qui courent, c'est un vrai bonheur !

Brigitte

Reunion des Hydropathes de Perigueux ce jeudi soir publié le jeudi 27 mars 2008

Premier jet
Le dernier jeudi de février, je me suis rendu à la réunion des Hydropathes.
La réunion des Hydropathes de PérigueuxEn dépit des apparences, ces personnes ne s'ennuient pas. Elles écoutent avec attention, interprètent (comme ce docteur octogénaire à la mémoire infaillible), discutent...

Voici un témoignage photographique de ma soirée avec ces passionnés de vers et de prose (ainsi que de musique et de chanson !). J'agrémenterai ce billet d'un récit d'ici peu.
Béatrice aux Hydropathes de Périgueux
Les poètes en pleine discussion
Permettez moi de vous rappeler que les Hydropathes se rencontrent de nouveau ce soir à 20h00 et que vous êtes les bienvenus. Vous y rencontrerez des gars et des filles très sympas. On y trouve aussi des boissons, twiglets et cacahouètes en abondance.

Pour en savoir plus sur les Hydropathes de Périgueux, cliquez sur un des libellés ci-dessous.

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REUNION DES HYDROPATHES DE PERIGUEUX JEUDI SOIR publié le mercredi 27 février 2008

Poèmes et vin, vin et poèmes

Hotel des Barris à PérigueuxCe jeudi sera le dernier du mois, et comme depuis peu, les Hydropathes de Périgueux, club de poésie de Périgueux, se réuniront à l'hôtel des Barris, de l'autre côté du pont des Barris, à droite. La réunion débute à 20h30.

Comme m'a expliqué Maurice Melliet, les soirées ne sont pas réservées exclusivement aux personnes qui composent des poèmes ; tous les amoureux de la poésie sont les bienvenus.

Appelez Maurice au 05 53 53 50 50 si vous désirez plus d'informations.


J'ai déniché sur le site des Hydropathes de Périgueux ce charmant poème de notre Maire, Xavier Darcos, écrit à l'occasion de la remise des Palmes Académiques à Jean (Jeannot) Boussuges, le poète du Coderc.

Ode à Jeannot

Voici donc que Jeannot abandonne ses tongs
Pour des palmes violettes à la forme oblongue.

Le Coderc aujourd'hui est une académie
Dont le maître à penser est anar à demi.

C'est un cœur pur de citoyen du monde
Pour qui toute violence est une farce immonde,
Ennemi de la guerre et de tous les canons
Car pour lui sans l'amour rien ne peut tourner rond.

Comme à tu et à toi avec tout ce qui bouge
Qu'il soit bleu, qu'il soit petit ou grand,
qu'il soit rouge.

Et un le cœur sur la main, battant, gros comme ça,
Tous les jours, par tout temps, selon la vie qui va,
Comme prêt à voler toutes voiles dehors
Au milieu des primeurs de notre Périgord.

Un bonhomme d'amour qui va roulant sa bosse
Infatigable auteur de vers - mais jamais rosses,
Et poussant ses chariots comme mère courage :
C'est tout ce qui est humain qui vient lui rendre hommage !
Xavier Darcos
Jean Boussuges, poète périgourdin
Portrait de Jean Boussuges réalisé par Maurice Melliet


Découvrir l'origine des Hydropathes (Wikipedia)
Un espace Web créé par Maurice Melliet pour les Hydropathes : Poésie Hydropathes de Périgueux ›
Un blog sympa au sujet de l'hôtel des Barris ›

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Commentaire de Anonymous Mathilde , le 28 février 2008 17:20  

ça doit être intéressant mais malheureusement j'habite un peu trop loin de Pgx.
Dommage.
Mathylde
raleuseduperigord.rmc.fr

Mathilde(et tous les auteurs de commentaires), tu peux mettre ton nom et l'adresse de ton site lorsque tu sélectionnes Nom/URL dans 'Choisir une identité' sur le formulaire de commentaire. N'oublie pas d'ajouter le http:// en plus de l'adresse par exemple : http://raleuseduperigord.rmc.fr ou http://www.monadresse.fr/ sinon le lien ne fonctionnera pas (ne pas mettre d'accents non plus).

Je viens de le faire pour toi. Dommage en effet que tu ne puisses pas venir. Je m'y rends ce soir pour la première fois et je ferai sans doute un petit billet à ce sujet.

Merci pour le com et à bientôt, W

Les Hydropathes de Perigueux - confirmation nouvelle adresse publié le mercredi 30 janvier 2008

Puisque que l'Art Nôtre n'est plus (gros chagrin...) , le club de Poésie de Périgueux, Les Hydropathes de Périgeux a dû trouver un nouveau lieu de rencontre.

Hôtel des Barris à PérigueuxLes Hydropathes se réuniront dorénavant à l'hôtel des Barris, à droite à la fin du pont du même nom, les derniers jeudis de chaque mois à 20 h 30. La prochaine réunion aura donc lieu le 28 février.


J'ai parlé des Hydropathes dans un précédent billet que voici : Poésie
Un espace Web créé par Maurice Melliet pour les Hydropathes : Poésie Hydropathes de Périgueux

Les Noctambulations de Ludo (CanalMoins.net) nous emmènent dans les rues de Périgueux à la rencontre des Hydropathes de Périgeux (octobre 2007 à l'Art Nôtre)

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Y a t-il un poète en moi? publié le dimanche 24 juin 2007

Après avoir créé ce billet parlant du IF de Kipling, on pourrait croire que j'ai découvert un poète au plus profond de moi même, mais... non ; j'aime pourtant la poésie populaire de Prévert, Brassens (dont je ne peux me lasser), Brel, Leo Ferré, Aznavour, Cabrel et bien d'autres. J'aime la poésie lue à haute voix, ou chantée mais je suis insensible à sa simple lecture. Les Fleurs du mal, un de mes derniers livres de chevet, ne m'a fait presqu'aucun effet. Sans la voix qui la chante ou la dit, la poésie m'ennuie. Alors je pense un soir prochain, venir écouter les Hydropathes de Périgueux à l'Art Notre débattre de la poésie qu'ils aiment tant et que je comprends si peu. Oh, je ne viendrai pas tout les derniers jeudi du mois, mais une fois de temps en temps si l'envie m'en prend.

Voici quelques uns des principaux fondateurs et membres actifs du groupe des Hydropathes de Périgueux que, j'ai eu le plaisir de rencontrer cet après midi au Vide-Grenier de la Foire Saint-Martin :
Hyhdropathes PerigueuxDe gauche a droite : (?) - Maurice Melliet - Paulette Boukhalo - Jean Boussuges - (?) - (et notre Garde-Champêtre souhaitant un heureux anniversaire à M. Boussuges qui a eu 69 ans aujourd'hui)
Soirée poésie des Hydropathes
Dernier jeudi de chaque mois
20h30 à l'Art Notre, Rue de la Sagesse
Périgueux 24000
Persona Grata, Le site Web du groupe

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